Le golf & le foot menacés

16.500 emplois et des milliers de sportifs menacés

Les terrains de foot et les clubs de golf wallons devront-ils fermer à cause d’un décret mal ficelé ?

Le 11 juillet 2013, transposant la Directive européenne 2009/128/CE, le gouvernement wallon a adopté un décret qui interdit l’usage des produits phytopharmaceutiques (PPP) sur les terrains de sport.

Ce décret est entré en vigueur le 1er juin 2018.

L’URBSFA et l’AFGolf sont tout à fait favorables à l’interdiction des PPP. Elle répond à leurs valeurs fondamentales et s’inscrit parfaitement dans le cadre de leur développement respectif.

Les gestionnaires de clubs doivent toutefois pouvoir continuer à entretenir leurs terrains. Hauteur du gazon, variété, taux d’humidité… Un terrain de sport demande beaucoup de soins. A défaut, il devient rapidement impraticable.

Or, le décret du Gouvernement wallon a oublié de faire une distinction entre les produits phytopharmaceutiques issus de l’industrie chimique et les produits bio qui permettraient de les remplacer (biopesticides, substances de base et compositions dites « naturelles »).

La Wallonie est ainsi la seule région d’Europe à interdire les produits bio au même titre que les produits de synthèse. Elle est également la seule à ne prévoir aucun système de dérogation.

Aujourd’hui, la Wallonie empêche donc purement et simplement d’entretenir les terrains de sport engazonnés. Avec pour conséquence, qu’elle rend impossible la mise en place d’alternatives naturelles et déstabilise gravement tout un secteur économique et sportif.

En effet, faute de solution rapide, 25.000 golfeurs wallons et plus de 500.000 footballeurs voient leur pratique sportive compromise.

Pour le golf, 1.500 emplois directs et indirects sont menacés à court terme. Pour le football, on parle de 15.000 emplois directs et indirects.

En effet, dès l’installation du nouveau gouvernement régional en 2014, l’AFGolf a pris contact avec l’administration du Ministre wallon de l’Environnement. Celle-ci a rapidement mesuré l’étendue du problème et un groupe de travail a été mis en place avec le Comité régional PHYTO (CRP), le Pôle wallon de Gestion Différenciée (PGD) et le Service Public de Wallonie (SPW).

Depuis 2015, ce groupe de travail a formulé plusieurs propositions d’alternatives. Deux protocoles de lutte intégrée ont été élaborés, reprenant chacun une liste de PPP à base de micro-organismes et de produits à faible risque qu’il conviendrait d’autoriser après le 1er juin 2018.

Ces propositions ont été transmises au Ministre de l’Environnement. Malgré le travail entamé dès 2014 avec son administration qui reconnaît le problème et participe activement à la recherche d’une solution et malgré une multiplication des contacts avec son cabinet au cours des derniers mois, celui-ci n’a toujours pas réagi.

L’URBSFA et l’AFGolf tirent donc la sonnette d’alarme et demandent au Ministre d’agir d’urgence pour corriger la situation créée par son prédécesseur. Et concrètement :

  • de corriger d’urgence la situation en mettant en place un système de dérogation pour les gestionnaires de terrains de sport engazonnés ;
  • d’instaurer une période de transition qui permette de tester les solutions alternatives et de les certifier ;
  • de développer un programme de recherche pour concevoir de nouvelles solutions, validées scientifiquement et légalement, en s’appuyant sur les projets déjà menés en recherche agronomique.

A défaut, ce sont des dizaines de milliers de sportifs wallons et un important secteur économique qui sont condamnés à court terme. “Sans une solution rapide, nous ne sommes pas sûr de pouvoir ouvrir la saison prochaine, déplore Philippe Delhaye. Un comble alors que le golf est un sport qui se démocratise et est en pleine expansion”.

Une pétition a été lancée. Elle compte aujourd’hui près de 6.000 signatures.

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