Ensemble, sauvons le sport sur gazon!

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Quelle est la situation ?

A partir du 1er juin 2018, l’utilisation des produits phytosanitaires qui servent à entretenir les terrains de golf sera interdite en Wallonie. Cette nouvelle réglementation s’appliquera à tous les terrains de sport sur gazon et touchera le golf, mais également les terrains de football et les autres sports sur gazon.

Les conséquences économiques et sanitaires pour les golfs wallons seront catastrophiques si la situation n’évolue pas d’ici le 1er juin.

A l’heure actuelle tous nos voisins européens, y compris la Belgique pour la partie néerlandophone, ont obtenu des dérogations pour l’emploi raisonné des phytos sur leurs terrains de sport sur gazon. Tous les pays européens, sauf un ! A l’heure actuelle, la Wallonie ne dispose pas de dérogation pour les terrains de sport sur gazon.

Quelles seront les conséquences si nous n’obtenons pas cette dérogation ?

À partir de Juin 2018, si les greenkeepers ne peuvent plus accéder aux moindres traitements pour les greens de nos clubs en cas d’attaques de pathogènes, les golfs wallons seront dans un état sanitaire tel que le jeu sera devenu quasi impossible.

Sans ces produits, l’état des terrains se dégradera progressivement et vos clubs ne pourront plus vous offrir les conditions de jeu telles que nous les connaissons aujourd’hui. Les maladies se propageront sur les greens, et nous devrons peut-être un jour en arriver à des greens synthétiques. 

Il existe bien des produits naturels pour essayer de maintenir nos greens dans un état sanitaire convenable mais ils n’ont pas encore fait leurs preuves. Nous vous laissons juges des conséquences économiques que cela entrainera si rien ne change.

Les terrains de golf sont-ils des pollueurs ?

Quelques chiffres pour nous éclairer : un terrain de golf est composé d’environ 60 hectares. Sur ces 60 hectares, nous retrouvons :

  • 20 hectares de nature à l’état sauvage – aucun entretien ni utilisation de produit
  • 20 hectares de roughs – zones tondues, mais pas d’utilisation de produits
  • 20 hectares de zones « sportives » – fairways et greens qui sont tondus régulièrement et pour lesquels des produits sont utilisés.

Attention, nous noterons que les greens, pour lesquels l’usage des produits est plus intensif et où la hauteur de tonte se situe en moyenne autour des 3,5mm, ne représentent qu’un ou deux hectares sur les 60 du domaine golfique ! Pour toute la Wallonie, nous parlons donc d’une centaine d’hectares de greens demandant une attention particulière pour l’entretien, sur les 2500 hectares de terrains de golf.

Il y a dès lors lieu de bien distinguer le terrain en général et les greens en particulier.

Les mauvaises pratiques des années 70 et 80 ont données une image de pollueurs à nos clubs de golf.

Pour le public en général, le golf est intimement lié à des pelouses de qualité. Qui dit qualité de gazon, sous-entend une gestion professionnelle au service du jeu. Nos greenkeepers n’ont cessé de se professionnaliser et d’utiliser de manière beaucoup plus raisonnée les produits phyto ces trois dernières années :

  • Les produits sont utilisés de façon curative et non préventive à réduction d’utilisation
  • Les techniques d’entretien et les produits ont évolués à réduction de manière très importante les quantités de produits phytosanitaires employés
  • Le secteur des greenkeepers se professionnalise à les greenkeepers sont des personnes formées, qui possèdent la phytolicence
  • La volonté de diminuer l’utilisation des PPP (produits phytopharmaceutiques) et l’utilisation de nouvelles méthodes de lutte intégrée IPM (Integrated Pest Management) à réduction drastique et constante des quantités de PPP utilisées dans l’entretien des terrains de golfs en Wallonie ces dernières années.

Malgré tous ces efforts, nous ne serons pas encore en mesure de pouvoir assurer le Zéro Phyto en juin 2018. Les mesures IPM doivent continuer d’être renforcées pour continuer à réduire l’utilisation des produits et tendre vers une utilisation zéro dans les années qui viennent. La nature a besoin de temps pour s’adapter et nous avons besoin d’un délai supplémentaire pour y arriver.

Quel travail a déjà été effectué ?

Depuis trois ans, la GAB, en collaboration avec le Comité Régional Phyto et l’AFGOLF, a introduit des dossiers auprès de l’administration pour étudier les possibilités d’adapter ou de déroger à la législation afin d’autoriser l’application des principes de lutte intégrée au-delà de juin 2018 dans les terrains de sport, moyennant le respect de conditions strictes (professionnalisme des utilisateurs, formation adéquate, utilisation de PPP sous contrôle à certaines dates…). Un « Protocole de lutte intégrée pour les golfs en Wallonie » a été développé pour décrire les différentes phases où l’usage de PPP est envisagé en dernier recours pour lutter contre les maladies dans les terrains de sport (en général) et dans les terrains de golf. Parallèlement, un formulaire de registre d’utilisation des PPP a été élaboré à destination des gestionnaires de terrains de golf.

La volonté réelle du secteur est de faire évoluer les pratiques conformément à la législation applicable et de mettre en évidence les possibilités d’application des principes de lutte intégrée dans les terrains de sport (en ce compris les terrains de golf) au-delà du 1er juin 2018.

Malheureusement, à ce jour, cette demande reste sans suite.

Nous n’osons imaginer la catastrophe environnementale qu’occasionnerait la création d’un marché parallèle pour une lutte phytosanitaire non encadrée. La dérogation a été élaborée de manière réfléchie, imposant un cadre très strict et devant mener à renforcer les mesures IPM afin de tendre vers le zéro phyto.

Notre demande en va de la survie de notre secteur qui représente une partie non négligeable dans l’économie, le tourisme et surtout l’environnement wallon.

Que faire maintenant ?

En tant qu’acteur du monde du golf, nous devons nous mobiliser et prendre conscience du problème.

Il est primordial que tous les acteurs du monde du golf se mobilisent. L’avenir de votre golf en dépend et chaque voix apportera du poids dans la balance.

L’état sanitaire et économique de nos terrains de golf, de football et des autres sports sur gazon est en train de se jouer !

Le Golf et le Football, comme tant de sports populaires, ont une dimension sociale et éducative. A travers toutes les couches de la population, ils permettent à tous leurs pratiquants de pouvoir s’adonner à leur sport favori dans de bonnes conditions. Les décideurs politiques doivent permettre à tous, de pouvoir continuer à pratiquer leur sport favori chaque semaine.

Sans cette dérogation, ce sont demain des centaines de milliers de jeunes et moins jeunes, dans nos communes et dans nos villes, qui se retrouveront sans un terrain digne de ce nom pour pratiquer le sport qu’ils aiment.

Je signe la pétition

« Ensemble, sauvons le sport sur Gazon »

Informations plus précises sur la réglementation

Depuis le 1er juin 2014, l’application de PPP est interdite sur les espaces publics (dont les terrains de sport appartenant au domaine public). Toutefois, le législateur wallon a fixé une période transitoire permettant l’utilisation sous certaines conditions de produits phytopharmaceutiques sur les espaces publics jusqu’au 31 mai 2019. En ce qui concerne spécifiquement les terrains de sport, la nouvelle réglementation confirme cette interdiction d’utilisation des herbicides et permet une possibilité restreinte d’utilisation des autres PPP (fongicides, insecticides…) au cours de cette période transitoire pour autant que ces autres PPP soient non classés. Il est à noter que dans le cas des terrains de sport, cette période transitoire s’achèvera le 31 mai 2018, et non le 31 mai 2019, compte tenu du fait que les terrains de sport tombent sous le champ d’application de la réglementation couvrant les groupes vulnérables. En effet, les terrains de sport sont des lieux auxquels les groupes vulnérables ont accès, ce qui implique qu’à la date du 1er juin 2018, toute application de produits phytopharmaceutiques y sera interdite.

De par leur caractère privé permettant une fréquentation du public, ces terrains tombent sous le champ d’application de la règlementation couvrant les groupes vulnérables. Plus précisément, l’article 5 de l’AGW du 11/07/2013 stipule que  « l’application des PPP sera interdite à partir du 1er juin 2018 dans les parties des parcs, des jardins, des espaces verts et des terrains de sport et de loisirs auxquelles ont accès le public et ne constituant pas des espaces publics ».

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