Le travail des greenkeepers

Profitant de l’accalmie sur les terrains, les greenkeepers sont très actifs pour récupérer les dégradations hivernales et rendre les terrains magnifiques lorsque les nombreux joueurs s’y précipiteront à la levée du confinement. Interview de Jean-Marc Dokier, administrateur de la Greenkeepers’ Association of Belgium.

Comment vivez-vous le confinement personnellement ?

Ma situation est un peu particulière: Head Greenkeeper du Royal Bercuit Golf Club et consultant du Mont garni golf Club, je vis actuellement en France et me déplace en Belgique 1 semaine sur 2.
Alternativement en télétravail et sur site, ma période de télétravail s’est vu prolongée inévitablement par obligation de confinement et par difficulté à passer la frontière. Aujourd’hui, je commence à être en manque de repères, il m’est impératif de me déplacer sur site.

Comment s’organisent les journées ?

Très rapidement, nous avons été obligés comme partout de mettre en place toutes les mesures barrières.
Sachant que nous voulions conserver l’accès du parcours à l’entretien, il était pour nous essentiel de mettre en place rapidement toutes les dispositions nécessaires. Outre les mesures barrières, nos jardiniers sont amenés à prendre des périodes de poses différées les uns des autres afin d’éviter les croisements et doivent désinfecter les locaux avant de céder leur place au suivant.
Ils doivent employer les véhicules de transport de manière individuelle et ne peuvent plus travailler que par groupe de deux personnes maximum en conservant une distance d’éloignement d’usage.

Qu’est-ce que ça fait de travailler sans croiser des joueurs ?

Ceci fait partie du premier retour que j’ai reçu de la part des jardiniers : « Quelle impression de vide, on se croirait en plein désert ! ». Pouvant, dans un premier temps, être perçu comme un avantage, un manque de repère et de but s’installe très vite : « Pour qui travaillons-nous ? ». Les objectifs et les repères doivent être vite rétablis par le greenkeeper sous peine de perte de motivation du groupe…

Quels sont les avantages à travailler sans joueurs sur le terrain ?

Certainement les terrains récupéreront plus rapidement de leurs dégradations hivernales surtout que la météo se trouve favorable en cette période de confinement. Le travail des jardiniers est aussi optimisé en cette période et certaines tâches sont carrément abandonnées : plus de changement de trous, plus de ratissage de bunkers, plus de plots de départs à déplacer, plus de ramassage de balles,…
Ceci laisse plus de temps à la remise en état des parcours.

 Y a-t-il des projets que vous développez ou de nouvelles choses que vous testez ?

Que tout ceci ne nous fasse pas oublier une chose, nous sommes en zéro phyto et notre combat afin de trouver des solutions probantes ne s’arrête pas ! Alors évidement, nous allons tous tester de nouvelles choses selon nos idées et nos convictions, mais nous continuons à faire entendre bien fort que nous avons besoin que tous ces tests soient encadrés de manière scientifique. Tous les greenkeepers ont déjà peur du mois de juin et des premières attaques de Dollar Spot !

Created with Sketch.